Les différentes catégories d'exercices

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Choisir le bon type d'exercice en fonction du public et des objectifs de travail est un des rôles essentiels de l'enseignant de tennis. Si cette démarche peut paraître simple vue de l'extérieur, en y regardant de plus près, on se rend vite compte du nombre de variables possibles et donc de la difficulté de la tâche. En effet, il existe 5 grands types de situations d'apprentissage (à préférer au terme exercice car plus révélateur de la recherche de progression) qui peuvent eux même se subdiviser.

De plus, chaque joueur peut avoir ses préférences en terme de mode de travail ce qui rend parfois la tâche d'encadrement d'un groupe encore plus compliquée car source éventuelle de tension.

Je vous propose dans cet article un tour d'horizon des différentes catégories en partant de celles le plus proche du jeu, pour terminer par celles les plus éloignées du jeu réel.
 

1/ Le jeu dirigé

Les joueurs réalisent des points, le plus souvent sous la forme d'un match d'entraînement. L'enseignant va intervenir afin de donner des indications aux joueurs sur la performance réalisée. Deux possibilités :

 - Soit l'enseignant intervient de manière immédiate et ponctuelle pour valoriser un coup, le point du joueur, l'inciter à modifier son comportement, un choix tactique, une erreur technique afin de lui faire prendre conscience immédiatement de son action.

Ex : "bien avancé sur la volée", "soit plus agressif sur la balle courte"

 - Soit l'enseignant intervient de manière différée (à la fin d'un jeu, d'un set ou du match) pour comparer son analyse avec celle de son joueur, l'inciter à persévérer dans ses choix ou au contraire les modifier pour être plus efficace. Cette analyse peut être aidée par un support statistique, soit sur papier, soit grâce aux nouveaux logiciels disponibles sur smartphone et tablette ou encore à la vidéo ce qui va accentuer la pertinence. 
Ex : "tu as joué trop souvent sur son coup fort", "tu as passé seulement 3 premières balles sur 10 ce qui est insuffisant"


 

2/ Les situations de jeu

Ce sont des situations extrêmement riches de par le caractère quasi infini des situations possibles. On peut diviser cette catégorie en 3 sous parties :

A/ Les situations aménagées :

Proches du jeu réel mais avec des aménagements qui peuvent porter sur :

 - Le terrain : filet surélevé ou abaissé, terrain réduit ou agrandi, des deux cotés ou d'un seul.

 - les règles : une seule balle de service, gagner le point en 3 frappes, bonus pour point marqué sur tel coup.

 - Les coups : imposer 3 coups dans la diagonale coup droit avant d'ouvrir le point, service sur le revers et retour croisé

 - les types de balles utilisée : jouer des points en balle intermédiaires, souple voire mousse.

Ces situations permettent de développer la capacité d'adaptation tactique, technique et mental du joueur en lui proposant des situations variées imposant une recherche autonome de la solution. Ces aménagement permettent également de faire jouer l'un contre l'autre des joueurs de niveaux différents tout en gardant la motivation des deux joueurs.
 

B/ Les séquences de jeu :

C'est la répétition d'un enchaînement de coups différents déterminés ou non à l'avance et permet l'utilisation d'un acquis technique avec un partenaire ou un adversaire. Ce type de situation est primordial afin de mettre en pratique dans des conditions proches du jeu un travail réalisé au préalable de manière plus isolée.

Exemple :  - Un coup droit de fond de court suivi d'une montée en revers et d'une volée
                 - Service suivi à la volé, retour croisé, volée longue et au centre
                 - Sur deuxième service, le relanceur joue long de ligne


 

C/ Les jeux à thèmes :

Ces sont des phases de jeux avec une ou des dominantes déterminées à l'avance. L'idée est de rechercher une modification du comportement du joueur dans un secteur précis (technique, tactique, mental ou physique).

Exemple : - point avec interdiction de slicer en revers
                - toute balle reçue dans les carrés de service doit être suivie d'une attaque et d'une montée au filet               
 

3/ Les situations mixtes avec utilisation du panier de balle

L'enseignant engage la première balle afin de créer une situation de départ particulière avant que les joueurs n'engagent l'échange ou le point. Il est possible pour l'enseignant d'imposer un ou plusieurs coups après l'engagement

Exemple : - L'enseignant envoie une balle éloignée du joueur coté coup droit qui doit réaliser une défense haute dans la diagonale puis on joue le point
                - L'enseignant envoie une balle sur le coup droit du joueur qui rejoue dans la diagonale, son partenaire devant jouer long de ligne.
 

4/ Les situations avec échanges sans gain de point (gammes)

Ce type de situation consiste à réaliser des échanges prolongés avec un partenaire ou contre un mur afin de permettre la répétition d'un coup pour travailler la précision, la régularité ou encore l'endurance.

Exemple : - Diagonale de coup droit en fond de court
                - volée de coup droit sur revers de fond de court
                - un joueur lobe et l'autre smash
 

5/ Les situations sans échange : le panier

L'enseignant envoie des série de balle afin de faire jouer une répétition de un ou plusieurs coups sans recherche d'échange. Ce style de situations permet un grand nombre de répétition et favorise l'automatisation technique, la qualité de frappe et encore les qualités physique d'endurance et de vitesse. On peut également travailler un enchaînement tactique dans l'alternance de zones ou de trajectoires.

L'enseignant peut choisir d'envoyer les balles avec sa raquette pour se rapprocher du jeu, ou alors à la main en étant proche du joueur ce qui va favoriser le développement de la qualité de frappe. Chez les enfants, il est possible de leur faire jouer le rôle de lanceur, soit à la main soit avec leur raquette ce qui permet à l'enseignant de se focaliser sur les joueurs, mais permet également aux jeunes de développer leur maîtrise de l'envoi.

Il convient toutefois de faire attention au nombre de répétitions demandées aux joueurs car si un nombre trop faible ne va pas produire les effets escomptés, un nombre trop important va détériorer la qualité des frappes. Un compromis entre 4 et 10 frappes en fonction du niveau du joueur et de l'intensité de la situation parait cohérent.

Exemple: - Série de service
               - série de coups droits de fond de court
               - série d'enchaînements volées/ smashs.

Ces situations ont été (et sont encore) controversées à tel point qu'elles ont été un temps "banni" par la FFT dans sa démarche pédagogique car considérée comme trop éloignée du jeu. Toutefois, quelques années après, la Fédération sortait un document consacré à ce type de situation d'apprentissage. Si effectivement le panier ne doit pas être utilisé en exclusivité dans la formation d'un joueur, il trouve toutefois parfaitement sa place quelque soit le niveau du joueur dans la recherche d'ajustement technique ou pour un travail physique.

Conclusion :

Enseigner le tennis, c'est utiliser toutes les formes possibles de situations d'apprentissage pour mettre son ou ses élèves en réussite. Il n'y a pas de bonnes ou de mauvaises situations, il y en a seulement des plus adaptées que d'autres à certains moment de l'apprentissage ou en fonction du profil des joueurs. L'utilisation unique d'une seule forme d'exercice, tout comme une utilisation ne correspondant pas aux attentes des joueurs peut être un frein à la progression à la fois du fait d'un manque de variété motrice dans les tâches proposées mais également de par un manque de motivation.

Le rôle de l'enseignant de tennis est de jongler avec ces différents types de situations afin de faire sortir le meilleur de chaque joueur en faisant parfois fi de ses a prioris pédagogiques. Nous devont être au services des joueurs et non l'inverse.


 

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